Méthodologies, données et reporting : les principaux leviers pour répondre aux besoins de nos clients

13/04/2023

Dans cet article, nous examinons comment les gestionnaires d’actifs peuvent aider leurs clients à satisfaire leurs exigences en matière d’investissement responsable, en analysant certains des principaux défis et considérations dans ce domaine.

Une grande variété d’approches

Dans l’univers global de l’investissement responsable, des termes tels que « investissement durable », « investissement éthique », « ESG » et « impact » peuvent souvent être confondus. Et pourtant, bien qu’elles aient des points communs, ces approches comportent des différences importantes.

Apparu dès le XIXe siècle, l’investissement éthique a traditionnellement impliqué l’exclusion de certains secteurs, tels que le tabac, l’alcool, l’armement, les jeux d’argent et la pornographie, en adéquation avec les valeurs des investisseurs. Plus récent, l’investissement ESG est une extension de la gestion des risques et implique l’intégration de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) parallèlement à ou au sein de l’analyse financière. Si elle peut être combinée à des exclusions, l’analyse ESG offre avant tout une perspective différente permettant aux investisseurs d’analyser les risques et les opportunités liés à une entreprise, en tenant compte de la sensibilité de celle-ci aux enjeux tels que les risques climatiques et les perturbations des chaînes d’approvisionnement.

Les investisseurs durables tiennent également compte des performances ESG des entreprises en portefeuille. Toutefois, ils sont préoccupés non seulement par les risques pour les entreprises, mais aussi par les retombées des activités de ces entreprises (on parle de « double matérialité »). Parmi d’autres critères, les entreprises dans lesquelles nous investissons ne doivent pas déroger au principe consistant à « ne pas causer de préjudice important », en veillant à n’avoir un impact négatif sur aucun des objectifs sociaux ou environnementaux, même si elles contribuent positivement à un autre.

Les investisseurs axés sur l’impact utilisent également l’analyse ESG et les considérations en matière de durabilité dans le processus d’investissement. Toutefois, la principale différence réside dans l’orientation du capital exclusivement vers des entreprises ou des projets apportant des solutions intentionnelles et mesurables aux défis sociaux et environnementaux les plus urgents du monde, tels que le changement climatique, l’amélioration des soins de santé ou la lutte contre les inégalités.

Compte tenu de la variété d’approches d’investissement et des différences parfois subtiles sur la manière dont elles sont mises en œuvre entre les stratégies et les entreprises, l’une des principales difficultés pour les gestionnaires d’actifs est de veiller à ce que leur gamme de produits réponde aux diverses exigences et attentes de leur clientèle.

Qu’en est-il des exclusions ?

Les clients peuvent avoir une opinion bien arrêtée sur les secteurs ou activités dans lesquels ils souhaitent investir. Par exemple, un client peut être satisfait d’investir dans des sociétés énergétiques qui effectuent la transition des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables, tandis que d’autres ne le seraient pas. De même, certains clients peuvent accepter que les gestionnaires d’actifs sélectionnent des investissements dans tous les secteurs, à condition qu’ils appliquent des notes globales ou des seuils minimums sur les questions ESG. Là encore, compte tenu de ces nuances entre les approches, il est essentiel pour les gestionnaires d’actifs de comprendre les besoins des clients et d’offrir les produits appropriés.

Le défi des données

L’efficacité d’une approche d’investissement responsable dépend essentiellement de la qualité des données qui la fondent. Et pourtant, en raison du manque d’harmonisation des cadres et d’une dépendance générale à l’égard du reporting des entreprises, l’univers en constante évolution des données ESG et de durabilité pose des problèmes aux investisseurs. Pour y remédier, certaines sociétés de gestion se contenteront de s’appuyer sur les données et notes ESG de fournisseurs externes et de les utiliser comme base pour leurs décisions d’investissement.

En tant qu’investisseurs actifs, nous effectuons chez M&G une recherche fondamentale interne pour notre gamme de produits, qu’il s’agisse de fonds à impact, de fonds durables ou de fonds sans mandat durable qui se fonde uniquement sur les enjeux ESG dans le cadre de la gestion des risques.

M&G est un investisseur disposant d’une longue expérience en matière de recherche fondamentale. Si la recherche externe est prise en compte et utilisée à des fins telles que le suivi d’éventuels manquements au Pacte mondial des Nations Unies, elle vient compléter notre propre recherche interne, à laquelle contribuent tant nos équipes d’investissement que l’équipe de recherche ESG interne. Cela nous permet d’avoir confiance dans les résultats de la recherche et de mieux comprendre les entreprises dans lesquelles nous investissons et les secteurs dans lesquels elles opèrent, et ainsi de mieux cerner les risques et les opportunités qui y sont liés. En outre, en menant des recherches en interne, il nous est plus facile de justifier notre processus décisionnel qui devient alors plus transparent pour les clients et les autres parties prenantes.

Le suivi et le reporting sont essentiels

Les gestionnaires d’actifs doivent effectuer un suivi continu de leurs produits en ce qui concerne les exigences ESG ou de durabilité, et en rendre compte. La fréquence, le type et la granularité du reporting seront précisés dans les documents précontractuels lus par les clients avant d’investir. En Europe, ce reporting est désormais prescrit dans le cadre du règlement européen sur la publication d’informations en matière de durabilité dans le secteur des services financiers (SFDR).

Par exemple, un fonds utilisant l’intégration ESG dans le cadre de sa gestion des risques peut avoir peu d’obligations de reporting supplémentaires. En revanche, un fonds actions à impact peut préparer un rapport d’impact annuel qui identifie des indicateurs clés d’impact pour chaque position (une mesure choisie pour évaluer l’impact positif de l’entreprise) et rend compte de la performance annuelle de ces indicateurs.

En outre, les gestionnaires d’actifs doivent se tenir au courant des nouvelles exigences réglementaires en matière de reporting. Par exemple, en Europe, le reporting des indicateurs des principales incidences négatives (principal adverse impact indicator, PAII) dans le cadre des exigences du règlement SFDR.

Kelly Hebert, Responsable du Développement Durable, M&G Investments

csm_Banner_ESG_Mag-Typo3_FR_91ff7098b0.png