L’ESG est-il devenu un gros mot ?

04/05/2023

Force est de constater que l'ESG s'avère lacunaire pour évaluer le véritable impact des entreprises. Il est cependant possible de dépasser ce cadre, grâce à l'élargissement des données collectées dans le cadre de l’analyse d’impact.

Contrairement aux idées reçues, l'ESG n'a jamais été conçu pour mesurer la durabilité.

L’ESG est plutôt une mesure de risque financier et de matérialité des facteurs ESG E (Environnement), S (Société) et G (Gouvernance) sur la performance financière d’une entreprise. Bien que l’IFRS et l’ISSB défendent l’approche de la matérialité simple (ESG), l’Europe confirme son avance par l’adoption de la double matérialité, c’est-à-dire une matérialité qui prend en compte les impacts des activités d’une entreprise sur les facteurs ESG. Non seulement cela a du sens éthiquement parlant, mais ces impacts deviendront aussi financièrement matériels à long terme.

Par ailleurs, les facteurs ESG sont inextricablement liés, et ne considérer qu’une seule lettre (comme proposé par The Economist) ne permet pas de saisir la complexité des impacts générés par un émetteur. Il en va d’ailleurs de même pour les Objectifs de développement durable des Nations Unies (ODD).

Les différences entre l’impact et l’ESG

L’investissement durable est devenu un terme galvaudé qui englobe plusieurs stratégies d'investissement basée sur des exclusions, des facteurs ESG, des thématiques ou de la génération d’impact positif.

Mais alors comment définir un investissement à impact ? Il faut d’abord définir ce qu’est un impact. L’impact est le résultat d’un changement mesurable dans la vie d'un bénéficiaire (clients, fournisseurs, communautés, écosystèmes, la planète, etc.) qui dure dans le temps. Il peut être positif ou négatif, intentionnel ou non. Il s’agit du niveau de bien-être expérimenté par un bénéficiaire, suite à une action ou à un événement. Ainsi, la gestion de l’impact est le processus d’identification des impacts négatifs et positifs d’une entreprise sur les bénéficiaires.

Le fait que des agences ESG disent mesurer « l’impact » dupe nombre d’investisseurs qui finissent par faire des investissements thématiques, fondés sur l’ESG.

De la double matérialité à la matérialité simple

Ce concept est au cœur des débats au vu du clivage entre l’Europe et l’Amérique du Nord. Pour rappel, la matérialité est le processus qui permet d’identifier si une thématique est significative pour une entité donnée. Si une thématique a des conséquences sur la valorisation d’une entreprise, elle peut être catégorisée comme financièrement matérielle. Si elle a des conséquences sur les bénéficiaires, elle peut alors être considérée comme matérielle pour ceux-ci. La double matérialité prend en compte ces deux dimensions, alors que la simple matérialité ne considère que la matérialité financière.

Pourquoi est-ce si important ?

Les défenseurs de la simple matérialité (ESG) avancent que le rôle des institutions financières est d’assurer la prospérité de leurs clients. Pour leur part, les défenseurs de la double matérialité disent qu’il faut élargir notre champ de critères pour véritablement sauver la planète.

Le débat devient intéressant lorsque les premiers défendent que les problèmes des bénéficiaires sont financièrement matériels sur le long terme, et donc, qu’ils devraient être aussi pris en compte sous la loupe de la matérialité simple. En théorie, cela fonctionne, mais en pratique, non. Une majorité des analyses ESG utilisent les standards SASB qui n’intègrent pas cette vision à long terme. Résultat, les investisseurs utilisant la matérialité simple « risquent de manquer des risques », non seulement matériels pour des bénéficiaires, mais également pour eux-mêmes sur le long terme.

Au-delà de l’ESG

L'ESG, dans sa conception, est insuffisant pour atteindre les ODD. Nous nous devons de contextualiser les données avec une approche holistique, fondée sur la double matérialité et couvrant l'ensemble des impacts. C’est ce qu’offre l’analyse d’impact, méthodologie rigoureuse et anti-washing comprenant une couche additionnelle de gestion des risques et une vision best in class en termes d’alignement avec les ODD. C’est ce dont les investisseurs ont besoin pour obtenir de la donnée crédible, indispensable afin de soutenir des revendications de durabilité.

Fonder sa stratégie d’investissement durable sur les données ESG et la simple matérialité en 2022 est l’équivalent d’une stratégie d’investissement uniquement fondée sur la consultation des actifs ou des passifs d’une entreprise dans les années 1920. Il ne s’agit pas d’une vision complète d’un bilan financier.

La mission d’impak Analytics

impak est née de l’idée que l’approche ESG telle que nous la connaissons aujourd’hui n’est pas une réponse adéquate aux problèmes majeurs auxquels nous faisons face. C’est pour cette raison qu’impak s’attache à combler les lacunes de l’ESG pour refléter la réalité des impacts des activités d’une entreprise sur la société et l’environnement.

La méthodologie d’impak, basée sur des standards internationaux tels que les 17 ODD des Nations Unies et l’Impact Management Project (IMP) distingue les impacts positifs de l'atténuation des impacts négatifs.

Grâce à ses solutions comprenant des données d’impact d’impact, impak Analytics  aide les investisseurs à prendre des décisions plus durables.

Fondée en 2016, les produits d'impact sont utilisés par des institutions financières telles que Société Générale, HSBC, Franklin Templeton et Vega IM (filiale de Natixis). impak bénéficie par ailleurs du soutien d’investisseurs institutionnels dont Société Générale Ventures et Altalurra (fonds américain de capital-risque à impact). impak Analytics est entre autres composée d'une équipe technologique à l'avant-garde et d'une équipe analystes experts de l'impact.

Boris Couteaux, Vice-président, Développement des affaires et du produit, Impak Analytics

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