Private Assets : un secteur construit pour durer

01/12/2020

A l'occasion de la conférence virtuelle ALFI PERE (1er et 2 décembre 2020 à Luxembourg), Bryan Fage nous propose un état des lieux du marché des actifs privés. Voir la vidéo.

Ci-dessous  les transcriptions : 
Comment la crise économique actuelle a-t-elle affecté le marché des private assets ? 

Le secteur des actifs privés a bénéficié d'une croissance substantielle ces dernières années, les actifs sous gestion se situant aujourd'hui aux alentours de 10 000 milliards de dollars US.

La crise économique actuelle a bien entendu ralenti cette progression. Et ce depuis le deuxième trimestre tout au long de l'été, même s'il y a eu un léger rebond ces derniers temps.

Nous voyons maintenant des sociétés de gestion lancer de nouveaux appels de fonds, ce qui signifie que des investissements sont réalisés. D'autre part, il est également très encourageant de voir que ces sociétés de gestion prévoient de lancer de nouveaux fonds en 2021.

Du point de vue des investissements, oui, il y a eu moins de transactions cette année. Cependant, les flux de cash ont été stables tout au long de l'année. Nous commençons à voir se dessiner un avenir commercial, où des opportunités sont offertes à un prix attractif, et ce dans des segments traditionnels comme le secteur industriel, mais aussi dans des secteurs en croissance comme la biotechnologie. Si ces transactions se concrétisent, nous allons commencer l'année 2021 en beauté.

Quel sera l'impact de cette évolution du marché sur le Luxembourg ? Qu'est-ce que le pays a à offrir aux investisseurs ?

Le Luxembourg s'est imposé comme un acteur mondial important dans le domaine des private assets. Environ 60 % des sociétés de gestion mondiales font aujourd'hui des affaires au Luxembourg ou via le Luxembourg. Cela est principalement dû au fait que le pays et ses instances dirigeantes ont mis en place rapidement et efficacement un cadre réglementaire solide dès l'entrée en vigueur de la réglementation sur les fonds alternatifs (AIFMD).

Les clients du secteur du private equity peuvent désormais compter sur une boîte à outils riche et complète en structures juridiques, qui leur permet de créer leurs fonds d'investissement de manière relativement rapide et efficace. Cela est bien sûr attrayant pour les gestionnaires et les investisseurs.

Recrutement : comment attirer de nouveaux talents ?

Le secteur du private equity devrait continuer à se développer dans les années à venir. Cela aura donc naturellement des retombées en termes de besoins en personnel.

Nos produits et services restent bien sûr largement personnalisés, ce qui signifie que le recrutement de nouveaux collaborateurs est nécessaire pour mettre en œuvre de nouvelles activités. En particulier, le marché est confronté à une pénurie de main-d’œuvre ayant l'expérience et l'expertise dans les secteurs de l'administration des fonds, de la gestion des capitaux et des dépositaires.

Il existe une véritable concurrence pour les talents entre les prestataires de services. L'un des avantages d'être une banque internationale dont l'activité est répartie sur plusieurs juridictions est de promouvoir la mobilité internationale et la mobilité entre les différentes branches d’activités, pas uniquement dans l’activité des fonds d’investissement. Cela permet de retenir les talents et nous sert aussi, bien sûr, en tant que groupe.

Comment les prestataires de services peuvent-ils soutenir la croissance de ce marché ?

Les prestataires de services spécialisés dans la réglementation, l’administration de fonds, la banque dépositaire, la comptabilité, la gestion des capitaux sont tous très demandés.

En tant que banque, nous pouvons offrir des services de tenu de comptes, ce qui est de plus en plus difficile à obtenir pour les prestataires de services. Et ce qui nous différencie vraiment des autres, c'est que nous avons mis en place une offre de produits, y compris des solutions de liquidité, comme les bridge loans, et des solutions de financement, en les ajoutant à notre propre boîte à outils.

Pourquoi les données et la digitalisation sont-elles importantes ?

La technologie entraîne des changements rapides dans le secteur financier et le private equity n'est nullement à l'abri de ces changements. Nous disposons d'un avantage concurrentiel en termes de services numériques.

En tant que grand groupe, nous pouvons tester et adopter de nombreuses technologies disruptives. La digitalisation des données doit être plus explorée, car elle peut nous aider à évaluer les fonds et contribuer à une plus grande transparence du marché. Le changement... est inévitable. Nous voulons simplement nous assurer que Société Générale est en première ligne.

Pourquoi les banques privées et les family offices s'intéressent-ils à nouveau au private equity ? Qu'en est-il des investisseurs particuliers ?

La grande majorité des structures de private equity sont financés par des fonds institutionnels.

Selon une étude du PREQIN datant de 2019 sur le private equity, il a été démontré que ce secteur a réussi à sécuriser 595 milliards de dollars US d'engagements en 2019. C'est la troisième année consécutive que le secteur du private equity a vu des engagements dépassant les 500 milliards de dollars US. La même étude PREQIN montre ensuite à nouveau que 41 % des investisseurs sont prêts à engager des fonds supplémentaires dans le private equity dans les 12 prochains mois. Statistiquement, cela représente une augmentation de 10 % par rapport à l'année précédente.

La demande soutenue des investisseurs institutionnels, des banques privées et des family offices s'explique par le fait que le segment des actifs privés a surperformé les marchés boursiers. Par conséquent, la demande d’actifs privés va continuer à croître. Cela laisse peu de place aux investisseurs particuliers pour accéder au marché.

L'accès au private assets reste un défi pour les investisseurs particuliers, car les gestionnaires privilégient les capitaux institutionnels. Les fonds disponibles pour les investisseurs particuliers ont en fait reçu un accueil mitigé. Cela s'explique principalement par le fait que le private equity reste un investissement très peu liquide, les sorties prenant parfois plusieurs années. La digitalisation peut améliorer la transparence et donner un meilleur aperçu du marché en termes d'information aux clients de détail.

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